La Pair-Aidance à Brise Le Silence
Pascale Urbain, elle-même pair-aidante est une « avant-gardiste » de cette pratique.
Dans les années 80, elle est écoutante bénévole dans un service d'écoute téléphonique.
Dès le début des années 2010, elle utilise cette pratique pour soutenir les victimes de violences sexuelles. et sur les réseaux sociaux en 2012.
Alors que la Pair-Aidance s’introduit sur la toile du secteur de la santé mentale,
au sein de l’ASBL Brise le Silence, la pair-aidance s’est établie officiellement en 2015 comme une évidence absolue dans son dispositif d’accompagnement et fait aujourd’hui l’état d’une pratique rodée et bien ancrée au sein des missions.
En 2015, l’association telle qu’elle est organisée à l'époque, tant dans son fonctionnement qu'avec sa méthodologie basée sur la pair-aidance est la seule dans la partie francophone du pays à proposer ce type de prise en charge des victimes de violences sexuelles.
Les actions de sensibilisation, les entretiens d'accueil, de soutien et de bilan pour les victimes, ou encore, les groupes d'expression pour les participant.e.s, sont encadré.e.s par deux animatrices, un binôme complémentaire composé d’une psychologue/travailleuse psycho-sociale et d’une pair-aidante.
Le Binôme Psychologue/Travailleuse Psycho-Sociale et Pair-aidante
La fonction "PSY"
La fonction « psy » permet d’apporter des appuis plus théoriques ou scientifiques sur certains états et processus, par rapport aux ressentis tel.le.s que la mémoire traumatique, la dissociation, l’État de Stress Post-Traumatique, etc., d'apporter des informations sur différentes thérapies, des infos d’ordre juridique ou encore des informations sur le réseau associatif.
Ces éléments s’établissent au fur et à mesure de l’évolution des demandes et des besoins des bénéficiaires.
La fonction "PAIR-AIDANTE"
La fonction de la pair-aidante peut offrir la possibilité d’aller plus loin là, où la psychologue est déontologiquement plus limitée.
Elle peut mettre des mots sur des ressentis en résonnance à son propre vécu, à son intimité.
Cela doit toutefois pouvoir observer des règles déontologiques et éthiques importantes pour garantir au mieux un accompagnement de qualité, dans le respect le plus optimal possible.
En effet, il est à éviter de prétendre à une telle responsabilité sans avoir comme ressources :
le recul et la reconnaissance d’un trajet vers un certain rétablissement.
Cela s’accompagne aussi d’une « valise à outils » chargée de savoirs, compétences et acquis.
Cela permet de baliser le cadre et les limites pour les personnes accompagnées qui dès lors, peuvent se sentir en sécurité et en confiance.
La pair-aidante, comme la psychologue, travaille sur base de ce que les bénéficiaires amènent ; ce sont eux (elles) qui sont au centre de leur démarche. Les supervisions/intervisions et les questions de respect de l’équilibre entre distance et proximité sont fondamentales.
Aussi, l’équipe fait corps et est particulièrement attentive aux limites de chaque pair-aidante.
Certains entretiens s’effectuent avec plus de résonnance que d’autres ; l’objectif principal est que l’accompagné(e) puisse avoir le sentiment qu’il est possible d’être dans le partage de tels vécus et que dans ces échanges, il/elle reçoive la force d’une combinaison qui lui permette de se sentir accueilli(e) et compris(e) dans le respect total des limites de chacun(e).
Ce dispositif garantit un cadre où les bénéficiaires peuvent se sentir
en confiance, en sécurité et soutenu(e)s. Ils/elles peuvent s’appuyer sur la force de ce binôme complémentaire de la Travailleuse Psycho-sociale et de la pair-aidante, pour leur apporter une réponse la plus « globale » possible par rapport au(x) traumatisme(s) subi(s).